Le rôle des substituts nicotiniques
Pour arrêter de fumer en ressentant moins les symptômes du manque, les substituts nicotiniques (appelés aussi TNS) peuvent vous apporter une aide concrète. Car en ces circonstances, la volonté seule peut ne pas suffire, vous devez aussi traiter la dépendance physique. Les patchs et pastilles augmentent ainsi les chances de réussite de 50 à 80% à 6 mois par rapport à la volonté seule1. Si des effets secondaires peuvent survenir, ils peuvent être le signe d'un mauvais dosage.
Les substituts nicotiniques : comment ça marche ?
Comment fonctionne la dépendance au tabac ?
Pour bien appréhender le rôle des substituts nicotiniques, il est nécessaire de comprendre ce qu’est la nicotine et comment elle agit sur notre organisme.
La nicotine est une substance psychoactive (qui agit sur le cerveau et qui a un effet stimulant au niveau intellectuel) contenue dans le tabac. C’est elle qui contribue à créer la dépendance à la cigarette (avec également, l’aspect comportemental et psychologique), en provoquant une sécrétion de dopamine, qui vous donne une sensation de bien-être et de détente.
Lorsque vous décidez d’arrêter de fumer, vous privez brutalement votre corps de la nicotine contenue dans le tabac. Cela peut engendrer des sensations désagréables : ce sont les symptômes de manque ou de sevrage. Si vous souhaitez en savoir plus sur la dépendance à la cigarette.
Pour une désaccoutumance progressive - réduit les envies de fumer
Le patch est un dispositif transdermique, c’est-à-dire qu’il se colle sur votre peau. Lorsque vous l’appliquez, il diffuse lentement et progressivement, tout au long de la journée, une certaine dose de nicotine dans votre corps soulageant ainsi les symptômes de manque. Le patch facilite le sevrage tabagique en traitant la dépendance physique à la nicotine. 1,2
Le patch permet d'augmenter vos chances d'arrêter de fumer à six mois par rapport à la volonté seule
La dose de nicotine contenue dans le patch dépend de votre degré de dépendance.
Elle sera amenée à évoluer au cours du traitement de sevrage de façon dégressive afin de vous désaccoutumer en douceur.
Réduit les envies irrépressibles de fumer
La pastille est un substitut nicotinique qui se prend par voie orale en cas d’envie soudaine de fumer. Elle existe sous 2 dosages et 2 arômes.
Grâce à sa galénique spécifique, la pastille se dissout totalement dans la bouche en 30 minutes environ, permettant ainsi une libération progressive de la nicotine et donc une absorption lente de celle-ci au niveau de la muqueuse buccale. La pastille est adaptée à la gestion des envies irrépressibles de fumer et permet de réduire la dépendance comportementale. Elle occupe la bouche et donc votre esprit durant les 3 ou 4 minutes durant lesquelles vous ressentez une forte envie de fumer.
La pastille peut être utilisée dans le cadre d’un arrêt total de la cigarette, d’une abstinence temporaire ou d’une réduction tabagique. Cependant, l’arrêt définitif de la consommation de tabac est préférable.
Quel est le rôle de la pastille ?
Pour multiplier vos chances d’arrêt il faut traiter la dépendance comportementale, la dépendance physique et la dépendance psychologique
Elle traite la dépendance physique
La pastille va se dissoudre en 30 minutes environ, vous apportant une dose progressive de nicotine vous aidant à surmonter vos envies irrépressibles de fumer.
Et peut vous aider à traiter la dépendance comportementale
On estime qu’une envie irrépressible de fumer dure 3 à 4 minutes. En prenant une pastille, vous occupez votre bouche et votre esprit pendant ces quelques minutes.
La pastille multiplie par 2 vos chances d’arrêter de fumer Vs la volonté seule à 6 mois1
La pastille peut être utilisée dans le cadre d’un arrêt total de la cigarette, d’une abstinence temporaire ou d’une réduction tabagique. Cependant, l’arrêt définitif de la consommation de tabac est préférable.
1 Aubin, British Journal of Pharmacology 2013
Avant de prendre un substitut nicotinique par voie orale, consultez votre professionnel de santé (pharmacien ou médecin) afin de déterminer le dosage adapté à votre niveau de dépendance.
Nicopatchlib et Nicopass font partie des substituts
nicotiniques remboursables à 65%
(Prescription sur une ordonnance)
21 mg/24 h
14 mg/24 h
7 mg/24 h
Boites de 28 et 7 dispositifs
transdermiques
NICOPASS MENTHE FRAICHEUR
1,5 mg
2,5 mg
Boite de 96 pastilles
NICOPASS EUCALYPTUS 1,5 mg
Boite de 96 pastilles
Les substituts nicotiniques doivent être prescrits par un médecin, une sage-femme, une infirmière, un chirurgien-dentiste, un masseur-kinésithérapeute ou un médecin du travail sur une ordonnance consacrée exclusivement à ces produits.
Les sages-femmes peuvent aussi les prescrire à l’entourage de la femme enceinte ou accouchée. Les substituts nicotiniques doivent figurer sur la liste de substituts nicotinique pris en charge par l’Assurance Maladie.
Quel dosage pour un substitut nicotinique ?
Un substitut nicotinique est un médicament qui permet à votre corps de mieux supporter l'arrêt de la cigarette. Contrairement à la cigarette, le patch ne provoque pas de dépendance, car la nicotine qu’il contient est libérée de façon progressive. Il vous permet ainsi d’augmenter vos chances de réussite, pour un arrêt du tabac à long terme, voire définitif.
La durée et le dosage du traitement sont liés à votre niveau de dépendance. Pour le connaître, il vous suffit de faire le test de Fagerström : 6 questions simples sur vos habitudes de consommation déterminent ainsi le dosage adapté.
Les substituts nicotiniques : prix et remboursement sur prescription
La prise en charge des substituts nicotiniques par la Sécurité Sociale est de 65 % depuis le 1er janvier 2019. Selon votre mutuelle, vous pouvez être remboursé intégralement. Pour cela, les patchs ou les pastilles doivent avoir été prescrits par un professionnel de santé.
Les généralistes y compris le médecin du travail, les tabacologues, mais aussi les sages-femmes, les infirmiers, les dentistes et les masseurs-kinésithérapeutes sont habilités à prescrire des TNS à leurs patients. Les sages-femmes peuvent aussi les prescrire à l'entourage de la femme enceinte ou accouchée.
Le prix des substituts nicotiniques varie d'une dizaine à une vingtaine d'euros selon leur dosage et leur forme en cas d'achat sans ordonnance.
Allergie au patch de nicotine, que faire ?
Il est possible que le patch vous provoque des allergies. Comme pour un pansement, il peut arriver qu'un patch nicotine gratte ou qu'il laisse apparaître des plaques ou des rougeurs. Dans ce cas, évitez de le placer tous les jours au même endroit. En cas de véritable intolérance cutanée, tournez-vous vers un professionnel de santé qui saura vous conseiller.
Comment utiliser le patch de nicotine ?
Fixez-le sur une partie du corps sans poil, sèche, non irritée et sans lésion cutanée, et pas dans les plis. Cela peut être la face externe de l'avant-bras, l’omoplate, la poitrine, la hanche, le haut de la cuisse, etc. Evitez les zones mobiles comme les articulations, sujettes au frottement des vêtements.
Vous devez appliquer votre patch tous les jours à la même heure. Préférez le matin dans l'idéal. Dans tous les cas, ne le retirez pas la nuit.
Non, c'est totalement déconseillé. Si vous avez un mauvais dosage, consultez votre médecin ou votre pharmacien pour qu’il vous oriente vers un patch plus adapté.
Vous pouvez vous doucher rapidement avec un patch. Evitez de diriger le jet de la douche dessus. Néanmoins, pour un long bain, un sauna, ou quelques longueurs en piscine, mieux vaut le retirer et le placer sur son support pour le remettre une fois la peau sèche. Quand vous nagez pendant longtemps, recouvrez le patch d’un pansement étanche pendant toute la durée de votre baignade.
Fixez-le sur une partie du corps sans poil, sèche, non irritée et sans lésion cutanée, et pas dans les plis. Cela peut être la face externe de l'avant-bras, l’omoplate, la poitrine, la hanche, le haut de la cuisse, etc. Evitez les zones mobiles comme les articulations, sujettes au frottement des vêtements.
Fumer avec un patch : est-ce possible ?
Fumer et mettre un patch en même temps peuvent entraîner un surdosage de nicotine.
De plus, si vous avez envie de fumer malgré le patch, votre dosage ne doit pas être le bon. Dans ce cas, réévaluez votre besoin avec un professionnel de santé.
Le test de Fagerström mesure votre dépendance à la nicotine. Votre score à ce test vous permettra de choisir le dosage qui correspond le mieux à votre besoin.
Quand arrêter les patchs anti-tabac ?
Combien de temps pour arrêter de fumer avec un patch ? La réponse dépend de votre dépendance et du nombre de cigarettes que vous fumiez. La durée minimale de traitement recommandée est de 3 mois mais peut varier en fonction de la réponse individuelle. La durée du traitement est limitée à 6 mois.
Si vos symptômes de sevrage s’aggravent ou ne s’améliorent pas, ou si la sensation de manque persiste, ou si vous avez des difficultés à arrêter ce médicament consultez votre médecin. Consultez un professionnel de santé avant d'arrêter votre traitement.
Les substituts nicotiniques : quels effets secondaires ?
La nicotine est-elle nocive ?
La nicotine envoie un signal au cerveau qui déclenche la sécrétion de dopamine, hormone du plaisir et de la récompense. Elle est nocive à haute dose en créant une dépendance du cerveau. De plus, en raison du cocktail de molécules chimiques présentes dans la cigarette, sa nocivité est augmentée.
Comme vous pouvez le voir sur ce visuel, la cigarette provoque cet effet immédiatement, en 9 à 19 secondes, provoquant un effet shoot, ce qui entraîne la dépendance.
À l'inverse, le patch envoie la nicotine de manière progressive pour alimenter au minimum le circuit de dépendance et limiter les symptômes liés au manque.
La cigarette
Diffusion rapide et instantanée de nicotine qui active un système de récompense addictif
Diffusion instantanée
La fumée contenant de la nicotine est inhalée au niveau des poumons3, la nicotine passe alors très rapidement dans le sang.
Effet shoot
La nicotine arrive au cerveau en 9 à 19 secondes 4,5.
Effet court terme
Le « shoot de nicotine » active un système de récompense dans le cerveau, responsable du besoin irrépressible de reprendre une bouffée.
Le cerveau associe la nicotine au plaisir
DÉPENDANCE PSYCHIQUE
Le patch
Diffusion lente et progressive de nicotine qui empêche d’activer un système de dépendance à la nicotine
Diffusion contrôlée
Le patch permet une diffusion lente et progressive de nicotine qui empêche d’activer un système de dépendance à la nicotine.
Effet progressif
La nicotine arrive au bout d’une heure au cerveau 4,5.
Effet longue durée
L’apport de nicotine est régulier et sans pic pendant 24h pour éviter les sensations de manque. Cela n’active pas le mécanisme de récompense addictif 6.
Le cerveau n’associe plus la nicotine au plaisir
DÉSACOUTUMANCE PROGRESSIVE 7.
3. Expcol, Inserm 2004
4. Deveaugh - Geiss, Clinical Therapeautics/Volume 32, number 6 2010
5. RCP Nicopatchlib
6. Cippola, Asian Journal of Pharmaceutical Sciences 2015
7. Flowers, The American Journal of Psychiatry Residences’ Journal 2016
Attention cependant, le patch est préconisé dans le cadre d’un arrêt total de la consommation de tabac.
Sous-dosage ou surdosage : les effets secondaires possibles
- Si votre patch ou vos pastilles sont sous-dosés, vous pouvez ressentir les effets du manque : irritabilité, envie irrépressible de fumer, difficultés de concentration, etc.
- Si votre substitut est surdosé, vous pouvez avoir des maux de tête, de ventre, des nausées et vomissements, etc.
Dans tous les cas, consultez votre professionnel de santé, votre médecin ou votre
pharmacien pour trouver le dosage le plus adapté à votre situation.
Bon à savoir :
Nicopass est sans sucre ajouté. Elle est fabriquée à base de sucre cuit acalorique et acariogène (qui ne provoque pas de caries).
Sachez qu’une prise en charge adaptée vous permettra d’améliorer vos chances de succès lors de votre arrêt du tabac. N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel de santé (médecin, sage-femme, masseur-kinésithérapeute, dentiste, infirmière, etc.). Et nous sommes bien sûr là pour répondre à toutes vos questions.
1. Hartmann-Boyce, Cochrane Database of Systematic Reviews 2018
2. Aubin, British Journal of Clinical Pharmacology 2013